Filles de la charité

2024 Ambohimirary Tana / Tanjombato Tana

D’années en années, les prix augmentent et particulièrement ces derniers mois. Pour le touriste à la bourse bien remplie, ce n’est pas inquiétant, mais il n’en est pas de même pour la majorité des Malagasy. Le prix du riz a quasiment doublé ces douze dernières années alors que le salaire des plus pauvres, pour ceux qui ont la chance d’avoir un travail fixe, n’a que très peu variés. Le trottoir est devenu le lieu de vie pour un nombre toujours plus élevé de miséreux de tous âges.

Sœur Jacqueline, responsable de la Communauté d’Ambohimirary confirme que la vie devient toujours plus difficile pour les pauvres. Beaucoup ne mangent qu’un seul repas quotidien. 250 enfants bénéficient de la cantine scolaire. Les Sœurs visitent les familles pour repérer les enfants les plus pauvres parmi les pauvres. C’est une tâche très difficile, triste, mais il n’est pas possible de satisfaire tout le monde d’autant plus que les donateurs sont toujours moins nombreux. Il ne reste pas un seul grain de riz dans l’assiette, ni au sol précise Sœur Jacqueline. Lorsque ces enfants reçoivent un biscuit pour le dessert, il le partage pour ramener une moitié à la maison.

Trois messes dominicales sont célébrées dans la paroisse, alors que l’église est pourtant grande. 160 enfants de chœur, que des garçons, le prêtre n’admettant pas les filles. 800 enfants et 70 adultes suivent les leçons de catéchisme le dimanche, chiffres en constante augmentation. Comment essaimer cette ferveur dans nos régions ?

Malgré son âge (bientôt la huitantaine), Sœur Annick, responsable de la Communauté des Filles de la Charité à Tanjombato, n’a pas une minute, son téléphone crépite à cœur joie et la sonnerie de la porte n’arrête pas. Et pourtant « je devrais être sous dialyse, mais mon passage à la Chapelle de la Médaille Miraculée à Paris m’a guéri » dit-elle. Un jeune est arrivé, avec une très grave blessure à un pied, pour se faire soigner.

Cinquante enfants de 9 à 15 ans fréquentent la nouvelle école d’alphabétisation de la Communauté. Dans ce bidonville, ces jeunes sont livrés à eux-mêmes, leurs parents étant alcooliques ou drogués. Certains enfants n’ont même pas d’acte de naissance. Une lumière s’allume pour ces adolescents voués à la déchéance, à la prostitution