Séminaristes

2024 Antsirabe (SCJR) – Antsirabe (Fch)

160 kms séparent Antananarivo à Antsirabe, 2ème ville en importance du pays. Il a fallu 5 heures de slalom entre les nids de poules, quelquefois géants, pour parcourir cette distance. Ici et là, de petits enfants «cantonniers » ou des adultes, pauvres, remblaient quelques trous avec la latérite (terre rouge) trouvée sur place pour gagner quelques sous. Les voyageurs bienveillants lancent au passage une obole. Comment une Autorité responsable peut-elle négliger pareillement l’entretien de cette route nationale (RN7), seule voie de communication routière reliant l’île du nord au sud ?

Rencontre avec le Père Roland, enseignant au séminaire de la Communauté des Pères Notre Dame de la Salette à Antsirabe. Treize séminaristes ont la chance d’étudier dans un cadre naturel magnifique, entouré de forêts de pins. Cet endroit est également le lieu de rencontre annuel du grand pèlerinage de notre Dame de la Salette. Le Père Roland bénéficie occasionnellement de dons de messes offerts par l’Abbé Claude pour des défunts de son Unité Pastorale en Gruyère.

Arrivée en l’an 2’000 dans la banlieue d’Antsirabe, la Communauté italienne des Sœurs du Sacré Cœur de Jésus de Raguse est appréciée de la population par l’accueil, en particulier, d’une soixantaine d’enfants orphelins. En ce samedi de novembre il n’y a pas d’école, chaque mineur effectue un travail de nettoyage de l’orphelinat ou d’une lessive, et tout ceci dans la bonne humeur, avec le sourire. L’ambiance qui y règne est chaleureuse. On frappe à la porte en moyenne deux fois par semaine, m’indique Sœur Victoire, responsable de l’orphelinat, pour demander l’admission d’un enfant abandonné à son sort. Malheureusement la place manque et les coûts de prise en charge totaux de chaque individu sont élevés. Sœur Victoire remercie chaleureusement notre association pour son précieux soutien financier. La pauvreté croissante de la population se répercute sur la sécurité et les vols, en particulier, dont a été victime la Communauté ; des sacs de riz, des porcs et même l’unique télévision de tout l’établissement ont été dérobés. On a empoisonné le chien qui est mort le lendemain des vols. Depuis lors on a placé des caméras de surveillance, mais chaque imprévu crée de gros problèmes budgétaires. Tous les résidents de la Communauté, sans exception, se privent de riz deux fois par semaine, pour s’alimenter de maïs, deux fois moins cher. La foi nous aide à surmonter les épreuves, conclue Sœur Victoire. PS : le nombre de vocations dans cette Congrégation est supérieur à la demande ; un certain nombre de religieuses sont envoyées en Italie pour parer, là-bas et ailleurs dans le monde, au manque inquiétant de vocations.

Il était 18.00 heures samedi, je cheminais en ville, quatre enfants de moins de dix ans erraient dans la rue, transis de froid. L’orage était passé par là, leurs habits en loques étaient trempés. Ils grelotaient, ils avaient faim. Pas de mamans en vue, ni de pères, ils dorment dans la rue. Quelles émotions, j’avais envie de les emmener avec moi ! J’ai pu satisfaire leurs estomacs, mais comment ne pas se révolter contre ces corrompus qui volent chaque jour les pauvres ?

Le chemin qui accède à la Communauté des Filles de la Charité ici à Antsirabe traverse un quartier très pauvre. Une femme, en voiture, dépose son cornet poubelle dans les débris immondes amassés en bordure de chaussée. Le cornet est de suite « pillé » par des miséreux avant que des poules, des chiens, des rats se chargent d’avaler les dernières miettes. Quelle misère !

Sœur Marguerite, responsable de la Communauté s’occupe, avec ses Consœurs, à choyer des petits handicapés opérés dernièrement pour des pieds-bots, principalement. Ces jeunes, de 4 à 12 ans, sont nés dans des familles sans-le-sou, en brousse. Ici, ils ont le privilège de bénéficier d’une école

d’alphabétisation durant 4 à 5 mois avant de rejoindre le Centre de rééducation de la Congrégation à Andemaka. Sœur Marguerite est infatigable ; elle est également responsable nationale du mouvement « jeunesse mariale vincencisienne » regroupant 11’000 jeunes dans 17 diocèses du pays.